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Soapacadabra!

11 décembre 2017

Paraben: entre bataille marketing et véritable implication des industriels...

Parabenfrei

Déjà, lorsqu’on parle de parabène, on parle de quoi ? D’une vilaine substance toute dégueulasse ? D’une famille de produits trop vilains ? D’une sale molécule agressive et hystérique ?

Non, en fait, le terme "parabène" ne désigne pas une molécule organique spécifique mais un ensemble de molécules qui sont des esters de l'acide parahydroxybenzoïque. Cet acide au nom un peu barbare, c’est une forme isomère de l’acide salicylique, qui est quant à lui un précurseur de notre bon viel aspirine... C’est à dire qu’il a la même formule chimique brute (C7H6O3 ) mais une formule développée différente. Et donc des propriétés différentes! Comme un frère jumeau quoi. Mais droitier alors que l’autre est gaucher. Ils se ressemblent, mais des fois y’en a un qui est super sympa, alors que l’autre, ben… Ca peut être une vraie tête de biiip.

Bref. Comme ça, c’est sûr que ça peut paraître un chouia compliqué. Alors retenez juste de façon générale que les esters sont une forme moléculaire que l’on obtient en faisant réagir un alcool avec un acide. Ca réveille peut-être des souvenirs de baccalauréat douloureux… Mais vous en aviez sûrement déjà entendu parler ! Donc notre cher acide frère jumeau du papa de l’apirine, il va se payer une bonne cuitasse alcoolique, et hop, ni une ni deux il se transforme en mister Hide-Parabène.

(A peu de choses près)

dr-jekyll-mr-hyde

Et en fonction de l’alcool utilisé, on va obtenir différents parabène, qui ont chacun une formule particulière. C’est comme l’oncle Lulu quoi. Le vin rouge ça le fait rigoler alors que le whisky ça lui donne mal à la tête. C’est l’alcool. C’est comme ça.

Mais le parabène n’est pas QUE synthétisé industriellement par des vilains messieurs qui veulent notre peau. (non, j’rigole). On le trouve également à l’état naturel dans certains aliments tels que la mûre, l'orge, la fraise, le cassis, la vanille, la carotte ou l'oignon, ou dans des aliments préparés à partir d’ingrédients naturels (jus de fruits, vinaigre de vin, etc.) et même dans certains fromages. On les trouve également dans les produits fabriqués par les abeilles (propolis, gelée royale etc.)

Et ils sont aussi naturellement présents dans le corps humain.

Alors, vous allez me dire: pourquoi tant de haine? 

Ses propriétés antibactérienne et antifongique reconnues font qu'il est généralement utilisé comme conservateur dans les cosmétiques, les médicaments et les aliments. Et ce depuis oulà… Pas mal de temps déjà. Mélangés à n’importe quelle substance, ils évitent que s’y développent des bactéries ou des champignons. Ils sont donc largement utilisés, car très efficaces, et permettent déviter à la fois le rancissement d’un produits cosmétique, mais également la dégradation d’un médicament.

On les retrouve (retrouvait?) dans plus de 80% des produits d'hygiène et de toilette dont des shampooings, des crèmes hydratantes, mousses à raser et gels nettoyant. Donc, du fait de leur emploi comme conservateur dans la plupart des produits cosmétiques et pharmaceutiques, l'être humain est (était?) régulièrement exposé aux parabènes...

Oui mais.

Leur utilisation dans plus de 13 000 formules cosmétiques, ainsi que leur capacité à pénétrer à travers la peau posent la question de leur toxicité.

En 2010, des chercheurs mettent en avant la capacité des parabènes à activer les récepteurs des œstrogènes. C’est-à-dire que dans notre corps, ils ont une action qui ressemblent à celle d’une hormone, précisément l’œstrogène, la fameuse hormone féminine.

Cette action est extrêmement faible, bien sûr, mais cela ne signifie pas qu’elle ne peut pas avoir d’effets sur notre santé. Cela induit potentiellement une action sur la fertilité, mais également sur les tumeurs œstrogéno-dépendantes, dont la plus sinistrement connue est le cancer du sein. C’est une famille de produit qu’on englobe sous l’appellation maintenant bien connue de perturbateur endocrinien... Ceux-là même qui nous obligent de plus en plus à recourir à la PMA (j'en suis à 7), ou à faire des mastectomies (j'en suis à 1...) et des chimiothérapies (no comment).

Mais bien sûr, tout cela n’est que supposition. Et la controverse est ouverte. Car on s’affole peut-être pour rien.

-       La commission de cosmétologie serait plutôt favorable à la poursuite de leur utilisation, dans la limite d’une concentration totale maximale contrôlée...

En l’occurrence, 8 g de parabènes par kg du produit cosmétique.

-          L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (l’ANSM) considère quant à elle que les parabènes sont moins toxiques et mieux tolérés que ce que la controverse actuelle laisse à penser. Ils ont notamment établi que, si ces conservateurs pouvaient être à l’origine d’une perturbation du système endocrinien, cette dernière était très faible et sans effet notable sur l’organisme.

Mais néanmoins, le débat scientifique à propos de leur toxicité et de leurs effets cancérigènes pousse l'Assemblée Nationale à voter leur interdiction le 3 mai 2011.

Mieux vaut prévenir que guérir.

Bref, de nombreuses études aux résultats contradictoires ont été publiées concernant l'effet des parabènes sur la fertilité et le potentiel cancérigène. Aujourd’hui des recherches sont toujours en cours pour déterminer un risque avéré dans l'utilisation médicamenteuse des parabènes, et surtout les seuils de toxicité. Beaucoup d'argent est en jeu... Alors entre les lobbies médicamenteux et cosmétiques qui veulent limiter la casse (financière, j'entends), et les partisans du rien-du-tout- parfois un brin sectaire excessif, c'est notre santé retranscrite en terme de statistiques dénués de toute humanité qui est dans la balance.

Si vous voulez reconnaitre les parabènes, dans votre produit d’hygiène quotidien, c’est très simple : soit dans la composition vous voyez écrit en toute lettre « parabène », soit il faut partir à la chasse des adjuvants E214 à E219.

Pour autant, il ne faut pas se faire avoir par l’attitude purement marketing des marques, qui ont fait du « sans parabène » une mode et un argument de vente. On voit par exemple des étiquettes « sans parabène » fleurir sur certains savons, alors que ces produits n’ont absolument pas besoin de Conservateurs. Et donc de parabène...

1az

Par ailleurs, il faut bien faire attention aux substituts, moins controversés, et pourtant parfois encore plus nocifs. Certaines marques remplacent par exemple le paraben par du methylisothiazolinone ou du chloromethylisothiazolinone, parfois désignés sous l’acronyme MIT. Très allergisant pour la peau, ces produits font eux aussi l'objet de demande d'interdiction aujourd’hui.

paraben

Formulé sans parabène... mais avec tout un tas de cochonneries à la place (pétrole, huile minérale, silicones, alcool et j'en passe...)

Alors on va se tourner vers les produits bio, pour être tranquille, vous me direz ?

Ben oui. Ou plutôt, non en fait. Je m’explique.

Dans certains produits bio, on va utiliser des huiles essentielles comme conservateurs. Mais comme je vous le répète assez souvent, les HE sont des produits très actifs, et qu’il faut manipuler avec précaution. Utilisées à forte concentration, comme c’est nécessairement le cas si on veut conserver correctement une préparation cosmétique, elles risquent d’entrainer des intolérances cutanées et de grosses allergies chez les personnes sensibles.

C’est aussi le cas si on utilise de l’alcool pour remplacer le parabène, même si c’est de l’alcool bio.

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L’alcool, toujours avec modération ! (Hips !)

Entre la peste et le choléra, les irritation cutanées ou les risques toxiques, on a quand même le choix de ne rien choisir de tout ça. Justement.

Car à la vue de tout cela, on peut se dire que la meilleure des solutions semble tout simplement de réduire au maximum, voire d’éliminer, la présence de conservateurs synthétiques dans les produits d’hygiène à usage courant.

On peut alors essayer de trouver des produits cosmétiquescontenant de la vitamine E, qui va prolonger leur durée de vie grâce à son action antioxydante, ainsi que de l'extrait de pépin de pamplemousse, antibactérien.

Bien sûr, on a une contrepartie qui est la diminution de la durée de vie du produit cosmétique final - d’un facteur 4 à 5 tout de même - mais on moins on est sûr de ce qu’on utilise et de son inocuité pour l’organisme…

Enfin, encore faut-il les trouver. Car le manque à gagner est encore trop important pour les industriels, qui ne se tournent pas volontiers vers ces solutions trop peu rentables…

Ils préfèreront peut-être la solution du flacon-pompe airless aux pots standards, pour éviter le contact des crèmes et autres émulsions avec l'air, source de germes... ou pas.

Bref, la solution idéale n’a toujours pas été trouvée, et entre bataille marketing et véritable implication des industriels, on ne sait plus trop à quel saint de vouer… Ce qui est sûr, c’est qu’en tout cas cette chasse à la sorcière parabène aura eu pour effet de nous rendre plus vigilant quant à la composition de nos produits et plus responsable dans nos attitudes de consommateurs.

Et ça, c’est forcément bien! ^^

Belle semaine à vous!

:-*

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19 juin 2017

Faire son shampoing solide: le tuto vidéo!

Bonjour à tous, et merci de passer par ici! ^^

Aujourd'hui je vous propose une recette inspirée de l'un des best-sellers de la marque LUSH: le shampooing solide!

Sauf qu'ici, on va laisser de côté tous les ingrédients sujets à controverse, je pense notamment au Lauryl Sulfate de Sodium (SLS), qui est un détergent irritant, pour le remplacer par un dérivé de l'huile de noix de coco bien moins agressif, mais tout aussi efficace!

La vidéo est publiée sur ma chaîne Youtube: AromatiKa. n'hésitez aps à aller y faire un petit tour, hein! ^^

Les ingrédients nécessaires à cette recette sont:

* 63g de cocosulfate de sodium
* 58g de SCI
* 14g de beurre de mangue
* 9g d'HV de brocoli
* 5g de protéines de soie
* 6g de provitamines B5
* 3,5g d'un mélange d'huiles essentielles ou de fragrances
* 3,5g de colorant naturel (facultatif! J'en ai beaucoup utilisé ici pour un effet "déjaunisseur" spécial cheveux blonds décolorés, mais vous pouvez soit le doser à 1g pour un effet plus léger, soit carrément ne pas en mettre!)
* 18g d'eau

Et surtout: Prenez bien soin de vous :-*

18 avril 2017

Fabriquer un savon saponifié à froid: le tuto vidéo!

Titre d'intro copie

Bonjour à tous!

Je ne sais pas si vous êtes déjà allés voir sur ma chaîne You Tube "AromatiKa" ce qui s'y passe, mais en tout cas je vous propose aujourd'hui un tutoriel que j'ai posté ce jour, afin d'apprendre en quoi consiste la saponification à froid, et comment faire soi-même, à la maison, un savon de qualité exceptionnelle (un savon saponifié à froid, quoi!) qui fera rougir de honte ou de rage tous les vilains gels douches remplis de PEG et autres silicones qui nous polluent à la fois le corps et la planête! ^^

Si vous ne vous êtes pas encore lancés, voilà de quoi peut-être vous convaincre et vous tenter... Afin de faire non pas un savon, mais VOTRE savon, à l'ancienne, artisanal, bienfaisant... Celui qui va vous chouchouter et non pas vous décaper, celui qui va faire du bien à votre peau au lieu de la dessécher, celui qui ne va pas non plus relarguer dans l'eau de rinçage des tonnes de matières douteuses! (sans compter tous les emballages plastiques des flacons de gels douche que vous allez épargner à votre poubelle...)

Autrement dit, vous vous ferez du bien et prendrez soin de vous, tout en faisant un geste pour l'environnement... Coup double! ^^

La recette que je propose de réaliser est très très simple, il vous faudra simplement:

- 200 g d'huile de noix de coco type Végétaline
- 100 g de beurre de karité
- 200 g d'huile d'olive
- 100 g d'huile de colza
- 85,3 g de soude pure diluée dans 228 g d'eau
- 12 g d'huile d'amande douce ou d'argan
- 30 g de fragrances ou d'huiles essentielles (facultatif)
- De l'argile violette et du mica violet (facultatif)

 

 

Bien entendu, mais il n'est jamais vain de le rappeler, la masse de soude est à ajuster EN FONCTION DES HUILES ET BEURRES UTILISÉS ET DE LEURS QUANTITÉS! Le logiciel en ligne "SoapCalc" est une étape indispensable à chaque fois que vous modifiez un ingrédient, que ce soit son poids ou sa nature!

Pour le reste, la trace de mon savon filmé pour la vidéo a été extrêmement rapide, et une petite coupure de caméra inopinée n'a pas aidé les choses... Ma pâte à savon est donc très épaisse lorsque je la verse dans le moule, et ce n'est absolument pas une référence...  :-)

Et hop! Maintenant c'est à vous de jouer, faites vos propres mélanges d'huiles et de beurres et vos propres compositions parfumées, vous verrez: faire du savon, c'est une activité qui devient très vite une véritable addiction! ^^

Et pour choisir judicieusement vos matières grasses, afin de les ajuster au mieux pour avoir une qualité de savon qui vous sied (mousse plus ou moins dense, crémeux plus ou moins prononcé, texture, etc.) je vous renvois à mon article ICI (clic!) 

J'espère vraiment que la vidéo vous plaira... Ou du moins qu'elle vous sera utile! ^^

Et n'oubliez pas: prenez bien soin de vous, vous êtes la personne avec qui vous passerez le plus de temps dans votre vie, alors soyez sympa et aimant avec vous-même!

#OnLeMérite

#PrenezBienSoinDeVous

A bientôt!

10 mars 2017

L'arme ultime aromatique contre le stress et les angoisses!

Titre d'intro copie

 Bonjour à tous, et merci de passer par ici! ^^

Aujourd'hui je vous propose de lutter contre les différentes formes de stress et/ou d'angoisse, et leurs très sympathiques symptômes genre insomnies ou autres maux de tête, de dos etc.

Bon, forcément, ça ne rendra pas votre chef plus rigolo ou les embouteillages plus amusants, mais ça pourra limiter la casse hein! Du moins je l'espère! ^^

Ca se passe là, sur ma chaîne You Tube "AromatiKa"

(comment, tu n'es pas encore abonné?) ^^

 

Vous aurez en fin de vidéo des recettes spécifiques à réaliser vous-même, pour soulager les nerveux qui crient, les angoissés qui pleurent ou les enfants qui aiment bien vous garder éveillés jusqu'à 3 heures du matin! haha!

Et plein d'astuces pour réaliser vos propres recettes personnalisées, en fonctions de vos besoins immédiats...

En tout cas... J'espère que ça vous plaira!

Des bises aromatiques les jolis! :-*

15 décembre 2016

AromatiKa... Ou Soapacadabra en vidéo... Ça vous dit?

Abonne-toi copie

 

Publicité honteuse au profit de ma chaine You Tube... Mais c'est la loose on n'est que 3 pour le moment... HELP!

Bonjour à tous!

"Mais qu'est-ce qu'elle revient faire par là, celle-là, depuis le temps?"

Ouiiii, je ne peux que baisser la tête et honteusement rougir face à cette année (!!!) de non-bloging intensif, malgré un savonnage à la maison qui l'a été tout autant, saupoudré par-ci par-là de parfumerie home-made et de cosmétologie naturelle (shampoing solide essentiellement...)

Mais j'ai des excuses (si si, j'en ai).

C'est des raisons - encore une fois pas très glamours - de Fécondation In Vitro, de Procréation Médicalement Assistée et autres biopsies super chouettes, uiiii, dont ma vie est quasiment remplie en totalité depuis 5 ans, qui nous ont tenu en haleine (ou pas) MJP et moi pendant ces 12 mois passés. Tout ça pour la bonne cause finalement, puisque ça a marché au final, et que Shani va avoir une petite soeur pour Noël! ^^

Oui, en procréation en tout cas on ne fait pas du "Home-Made" ici. Mais ça reste naturel quand même (non, mes filles ne sont pas en plastique, je vous rassure).

Alors tu vois, elles sont valables quand même, mes raisons... Non?

Bref. C'est la fin de la parenthèse poético-colorée-sexy en diable.

Tout ça pour te dire que malgré un certain calme plat "Soapacadabresque", ça bouge quand même (un peu) de mon côté. Si j'ai pour l'instant abandonné l'idée de la savonnerie pro, qui est très chronophage et pour laquelle l'énergie à fournir n'était plus au rendez-vous (mon quota de batterie a été mis à mal par les piqûres et la clinique intensive), j'ai quand même pas chômé, ça non. J'ai révisé, travaillé, mis en pratique ma formation d'aromatologue, histoire de m'occuper l'esprit mais aussi éviter les gros trous noirs de l'oubli, et ai eu envie de me faire des pense-bêtes et de partager un peu ma passion à travers une chaîne, sur YouTube (ben oui), qui m'amuse plutôt pas mal depuis quelques semaines - avec des vidéos pour lesquelles le rythme de publication sera hebdomadaire, tous les jeudis matins. 

Du moins, sauf la semaine où je vais accoucher, bien entendu. (Quoi que. Un vlog genre Baby-boom pourquoi pas?)

Ca parle donc, tadaaam.... d'huiles essentielles (sans blague?) en grande partie, mais il y aura aussi des tutoriels "méthode" (saponification notamment, prévu pour bientôt) et des astuces/conseils pour les moments clés de l'année (changements de saison, période particulière etc.) On y verra également de la parfumerie home-made très certainement, et des tips beauté à base de cosmétologie naturelle très simple, réalisable par tous.

Si ça vous dit, c'est là que ça se passe: AromatiKa (clic!)

Pour l'instant, il y a déjà en ligne une vidéo qui parle de la lavande et de ses applications aromatiques en diffusion/aromathérapie/cosmétologie naturelle:

VignetteLavande

 (Tu peux cliquer dessus pour atterrir sur la vidéo comme par magie) 

... et une vidéo des 5 huiles essentielles que je pense être les plus utiles pour les saisons froides -on est en plein dedans quoi... Bien sûr, c'est non exhaustif, mais ça peut aider quand on débute dans cette méthode de prévention naturelle des ennuis viraux et/ou de surmenage bien souvent observés en novembre/décembre:

vignette copie

(idem, clic clic si ça t'intéresse!) ^^

J'espère qu'on pourra se reparler bientôt là-bas, mais quoi qu'il en soit si vous êtes davantage porté sur les articles de blog, j'ai un tas de nouveautés en savons à mettre à jour, et d'articles à pondre ici-même... Ca bouillonne en ce moment dans ma cervelle de chimiste un peu fifolle! ^^

En attendant de pouvoir très bientôt rediscuter avec vous au travers des commentaires de ce blog ou de ma chaîne YouTube, je vous souhaite à tous de passer d'excellentes fêtes de fin d'année, sans pression et dans la joie, et vous dit à très vite! En tout cas je l'espère! 

Des bises! ^^

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18 novembre 2014

Raiponce n'a qu'à bien se tenir, ou comment le shampooing solide m'a sauvé la tignasse.

shampooings1b

 

J'ai toujours eu du mal avec les shampooings solides.

J'ai les cheveux tellement longs qu'ils sont très exigeants en terme de soins, de masques, d'après-shampooings etc... et les barres solides que j'avais essayé jusqu'ici ne me convenaient pas du tout.

Celles de Lush, déjà, ludiques et sympas... Jusqu'à ce qu'on regarde leur composition! Bourrés de laurylsulfate de sodium (également appelé SLS). Cette substance est un tensioactif industriel, qui a pour fonction de former une mousse abondante et onctueuse, qui donne l'illusion de laver en douceur. Mais en réalité, elle a un effet asséchant, et irritant: elle dépouille le cuir chevelu et la peau des huiles naturelles nécessaires à leur équilibre, ce qui a pour conséquence de les faire regraisser plus vite...

Lush-4

Le sodium lauryl sulfate est agressifs pour les muqueuses, irritant pour la peau, allergène, et est rapidement absorbé par les yeux, le cœur, le foie, et le cerveau. Il peut avoir des effets néfastes à long terme... A la base, c'est un détergent très efficace, c'est pourquoi il a longtemps été utilisé dans les produits de nettoyage industriels ainsi que dans les recherches scientifiques. Mais petit à petit, il a pris la place du savon alors que, même dans les laboratoires, la manipulation de cet élément est très délicate et nécessite une bonne protection de la peau...

C'est à présent un composant qui envahit la plupart des produits cosmétiquesLe vrai danger avec lui, c’est que son utilisation fréquente élimine la protection de la peau, qui ne peut ainsi plus se défendre contre les produits néfastes contenus dans d'autres produits de toilette, comme les laits pour le corps ou autres gels cheveux beurk-beurk. Ainsi, le cuir chevelu et/ou la peau se retrouvent affaiblis, se fragilisent... Les cheveux perdent leur vigueur et forment des pellicules, la peau se désseche et devient terne, tiraille, rougit, se frippe. A la longue, les cheveux s'exposent à une chute probable, et la peau à des boutons ou des irritations diverses qui peuvent aller jusqu'à l'eczéma.

Agressée, la peau n’arrive plus à filtrer les autres produits toxiques parfois présent dans les produits de toilette ou cosmétiques, et ceux-ci arrivent à passer à travers elle pour envahir et contaminer l’organisme. C'est le cas de tous les perturbateurs endocriniens qui nous rendent peu à peu stériles et déclenchent des maladies dont les plus graves sont les cancers hormonaux (sein, utérus, ovaires, prostate)... D'ailleurs, des études ont prouvé que le SLS est sans aucun doute cancérigène, et qu’il ralentit le fonctionnement de l’organisme...

Vous voulez avoir encore plus peur? Et être encore plus révolté contre les industriels? C'est pas compliqué(source nutritionetsante.blogspot.fr)

- Le SLS était l'ingrédient actif principal dans les shampooings pour bébé lorsque « Johnson et Johnson » inventa le "ne pique pas les yeux", provoquant ainsi une véritable agitation dans les médias... Comme quoi. Tout ce qui ne pique pas n'est pas forcément sain, hein... Et l'inverse est vrai aussi. La preuve: si le savon saponifié à froid pique les yeux, il est cependant, lui, totalement inoffensif, et est même bénéfique pour la peau

- Le SLS est source d'irritation et d'infection sur les parties génitales des enfants en bas âge, et reste cependant l'ingrédient principal des shampooings pour bébé et autres bains moussants... 

Bref. Les shampooings Lush, d'un coup, sont beaucoup moins glamours, vous en conviendrez...

lush fake

J'ai donc essayé le savon saponifié à froid pour laver mes cheveux. Là au moins, pas de problème de composants chimiques nocifs, c'est sûr! Le seul souci, c'est ma longueur de cheveux... Sur mes pointes relativement abimées, il ne convient pas du tout, laissant un effet poisseux qui les fait paraître rêches et ternes. J'ai essayé plein de savons de composition différente, mais à chaque fois le résultat était le même. Cuir chevelu nickel, jusqu'à mi-cheveux impeccable, mais ça ne va plus du tout à partir des épaules. Et pour moi qui les porte jusqu'aux fesses, ça fait un bon tiers tristounet moche....

Du coup, j'en étais réduite à un choix Cornélien, et je dois avouer avec un peu de honte que l'esthétique a primé sur le côté sain-écolo... J'ai gardé mon L'Or*al tout chimique avec lequel je me frictionnais la caboche joyeusement 3 fois par semaine. Et je jouais les Raiponce toute fière, en planquant sous quelques artifices la chute abominable qui commençait à désépaissir de façon inquiétante ma chevelure maltraitée.

honte

Puis, après ma grossesse, j'ai décidé de prendre les choses en main. Parce qu'avec la retombée hormonale, ça a été l'apothéose... Je n'en pouvais plus d'arracher des poignées de ma tignasse à chaque shampooing (sans compter que M.J.P devait déboucher la baignoire toutes les semaines). J'en étais arrivée à redouter le moment déprimant du lavage de mes cheveux, qui se terminait inexorablement par une crise de nerf devant l'ampleur l'ampleur des dégâts (et le dégarnissage de plus en plus flagrant de mon crane)...

Sans compter que je n'allais tout de même pas risquer le divorce à cause d'une surconsommation de Destop-déboucheur (et d'un râlage hebdomadaire de M.J.P exaspéré, CQFD).

J'ai donc essayé le savon saponifié à froid, à nouveau. Surgraissage maximum, minimum, au riz, à la bière, 100% coco, au monoï... Toujours pas.

Alors j'ai tenté en désespoir de cause la version "remasterisée" du shampooing solide type Lush. 

Sans SLS ni saloperies hyper-irritantes du genre.

Comme par hasard, juste à ce moment là, Aroma-zone me propose de tester sa nouvelle huile de Pracaxi, issue d'un arbre originaire d'Amazonie, et traditionnellement utilisée comme conditionneur capillaire, pour embellir les cheveux et faciliter le coiffage. Pouvait pas tomber mieux!

pracaxi

Il fallait une base lavante (forcément, hein). Je me suis laissée convaincre par le sodium cocosulfate, tensioactif végétal dérivé de l'huile de coco à l'excellent pouvoir moussant, alternative naturelle parfaite au SLS et beaucoup moins irritant que ce dernier. Je l'ai associé au SCI (Sodium cocoyl isethionate), autre tensioactif végétal lui issu issu de l'huile de coco, très doux et très bien toléré par la peau, qui va adoucir la formule en lui apportant une mousse onctueuse et un toucher riche et crémeux.

Pour le soin, une touche de beurre de mangue nourrissant et adoucissant - qui apporte brillance aux cheveux et évite la formation des fourches. Pour la vigueur et le volume, des protéines de riz - qui améliorent et maintiennent l'hydratation des cheveux.  Et pour la réparation, du silicone végétal (extrait aqueux d'une algue rouge)  - qui va renforcer le cheveux, resserrer ses écailles et leur apporter un toucher soyeux sans laisser aucun résidu étouffant. 

pracaxi

J'avais envie d'un peu de couleur (ben oui, on peut être sain et fun pour autant). Alors j'ai voulu tester l'extrait d'Alfalfa que m'avait envoyé MyCosmetik il y a quelques mois, et qui est un colorant naturel vert, extrait de la luzerne, et extrêmement riche en chlorophylle (NB: c'est pour cela qu'il doit être évité en saponification à froid, car la chlorophylle est bien connue pour son effet oxydant sur les huiles). D'une pierre deux coups d'ailleurs, car l'alfalfa est traditionnellement utilisé pour revitaliser les cheveux ternes!

alfalfab

Et hop.

Bilan: franchement, je n'utiliserai jamais plus autre chose que ces shampooings solides là! Certes, j'ai été un peu déçue par la couleur, car l'alfalfa n'a pas coloré du tout ma recette aux doses auxquelles je l'ai utilisé.... mais ses effets cosmétiques ne gâcheront probablement rien! Le moulage est laborieux car c'est très pateux, et on n'arrive pas vraiment à obtenir des formes glamours (les trous sont inévitables, j'en ai peur...) MAIS. Le shampooing est extrêmement doux, onctueux, et en même temps bien solide (nécessaire pour qu'il ne fonde pas trop vite, faites bien attention aux proportions de "liquides" pour que la barre ne soit pas trop molle).

Il lave impeccablement bien mes cheveux qui "crissent" au rinçage, signe qu'ils sont bien débarrassés de toute impureté. Ils sont légers et soyeux (j'applique tout de même une huile de camélia sur les pointes encore humides avant séchage), et vraiment très doux. Mais le top du top, c'est que depuis que je les lave avec ce shampooing solide home-made, j'ai constaté une diminution notable de leur chute. C'est juste phénoménal. 

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Je valide 1000 fois et je vous garantis que pour rien au monde je ne reviendrai aux marques industrielles, c'est clair et net. Je n'en reviens toujours pas, mais c'est époustouflant, même pour mes cheveux taille XL! ;-) 

*****

Shampooings solides à l'huile de Pracaxi

 

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Pour environ 5 shampooings de 100g chacun

A- 221g de tensioactif  SCI (onctuosité et douceur)

A- 146,5g de cocosulfate de sodium (mousse)

A- 4g de conditioner emulsifier (facilite le démélage)

A- 1,5g d'acide lactique (active le conditioner emulsifier)

A- 50g d'hydrolat de lavande

B- 2,5g d'alfalfa

B- 20g de beurre de mangue

B- 15g d'huile de pracaxi

B- 4,5g de protéines de riz

B- 25g de silicone végétal

B- 10g de fragrance ou d'extrait aromatique (pour parfumer)

Mode opératoire:

Faire fondre au bain-marie les phases A (un bon quart d'heure). Mélanger avec soin les phases B hors du feu.

Mettre en moules, et laisser refroidir 5 minutes au congélateur. Démouler et laisser sécher 48H avant usage.

30 juillet 2014

"La lavande", savon de la garrigue au lait de chèvre...

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Emballée par mon savon sur de thème de l'oranger (oui, je suis en mode "fort peu modeste" aujourd'hui...), j'ai voulu réaliser une recette totalement différente, qui mettrait cette fois-ci à l'honneur l'éternelle lavande aux propriétés si bénéfiques à tout point de vue...

En aromathérapie, on a l'habitude de dire que s'il ne fallait retenir qu'une seule huile essentielle, ce serait la lavande qui remporterait haut la main le défi. Universelle, elle est efficace pour... quasiment tout! Les brulûres, l'acné, la peau sèche, les cheveux tristounets, le stress... Rien ne lui résiste! Et en plus, c'est l'une des rares huiles que l'on peut utiliser pure sur la peau (même s'il vaut toujours bien mieux diluer une huile essentielle...). Mais c'est dire à quel point elle est douce et efficace, en plus de sentir divinement bon...

En infusion, elle est divine le soir. En eau tonique, elle adoucit, nettoie, purifie, régénère tous les types de peaux. C'est la reine des plantes, quoi! Un sacré défi du coup, que de la sublimer dans un savon! J'ai tout de même essayé de travailler là-dessus, en composant tout d'abord une harmonie olfactive autour de cette note fleurie particulièrement intense.

LAVANDE&LAIT4

J'ai donc choisi de marier l'HE de lavandin, absolument divine et très sucrée, à celle de lavande, plus prononcée et un peu plus entêtante. Le petit-grain vient arrondir la fragrance par sa touche fruitée gourmande, tandis que le patchouli, en note de fond, apporte à la synergie son côté sensuel.

Et bien je peux vous dire que moi qui n'avais jamais osé le lavandin par peur de sa tenue à la saponification, je n'ai pas du tout été déçue! Je pense même m'en servir désormais purement et simplement en remplacement de la lavande dans mes compositions parfumées... 

Outre les HE, j'ai voulu renforcer la présence de la plante dans le savon en remplaçant toute l'eau de dilution de la soude par de l'eau florale de lavande:

hydrolat-de-lavande

... et ai rajouté en complément une infusion de fleurs de lavande pour parfaire le tout. Harmonie et équilibre au programme! La lavande est à l'honneur à tous les niveaux.

Comme désormais je ne fais pas un savon sans ajouter du lait (je craque totalement sur la douceur et l'onctuosité que ce dernier apporte à la mousse, sans parler de la peau de bébé après rinçage...), j'ai choisi ici d'utiliser du lait de chèvre, car je trouvais que chèvre et lavande faisait bon ménage... Ca me fait penser au sud de la France, sa garrigue, ses collines et son ciel bleu, à Marcel Pagnol et bien sûr, à sa Manon des Sources...  

Bref.

Le lait de chèvre, outre sa forte teneur en acides aminés, en vitamines et en oligo-éléments, possède une structure moléculaire de très petite taille qui lui permet d’infiltrer plus facilement la barrière cutanée... Ainsi, plus facilement absorbé par la peau, il favorise une hydratation en profondeur et aide à reconstruire le film hydrolipidique. Il soulage efficacement les peaux sensibles, allergiques, ou à problèmes (dermatoses comme l'eczéma ou le psoriasis), et est une excellente arme anti-âge par ailleurs. 

Restait encore le détail de la couleur... Il me fallait du naturel bien entendu, et si possible du violet ou du bleu. Et voilà. Dites-moi un peu comment on obtient du violet et/ou du bleu après saponification (et madame la soude, donc), sans utiliser de machins bizarres chimiques ou pas nets..? 

Ben avec du génipa, tiens. 

C'est encore chez MyCosmetik que j'ai découvert ce machin là, parce que vous je sais pas, mais moi, le génipa, je n'avais jamais entendu parler de ce truc là auparavant... 

extrait-de-genipa

Pour la petite histoire, le Genipa, Huito ou Jagua est originaire des forêts tropicales humides d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud. C'est un petit arbre de la famille des Rubiaceae qui 15 m de haut avec un feuillage dense, luisant et vert foncé et des baies comestible à peau épaisse de 5 à 8 cm de diamètreLes peuples amazoniens extraient du fruit vert un jus clair qui réagit avec la peau ou les cheveux et donne une couleur bleu nuit à noir. (Merci Wiki, hein...)

Toujours à partir du jus des fruits verts, un procédé d’hydrolyse naturel permet la production industrielle de cet extrait colorant, un bleu entièrement naturel. 

Alors OK, après saponification, c'est clair que le bleu vif tourne au grisâtre, soyons francs. Cependant, la couleur obtenue se marie tout à fait bien avec le thème de la lavande à mon goût...

LAVANDE&LAIT3

Bilan: à l'usage, ce savon mousse bien, est extrêmement onctueux et laisse la peau douce, de ce côté là objectif atteint! ;-)

Niveau parfum: il s'atténue beaucoup après la cure, on sent encore bien la lavande arrondie de ma composition, mais il est timide. Le petit-grain, qui est si présent d'habitude, s'efface ici devant la fleur bleue, pour mieux réapparaître à l'utilisation une fois le savon mouillé. La classe de la discrétion, peut-être bien, mais cependant je reverrai la prochaine fois mes proportions à la hausse pour le renforcer un peu, en passant de 5% à 7% ma teneur en huiles essentielles.

Niveau look: j'aime beaucoup le rendu du marbrage "Tiger Stripe" (fait à l'arrache)!

Allez, après quelques petites modifications de rien du tout, cette recette là, je l'adopte définitivement! ;-)

 "La Lavande"

Savon douceur pour toutes peaux, à l'eau florale de lavande et au lait de chèvre

LAVANDE&LAIT1

 

Huile de coco (mousse abondante)

Huile d'olive (crémeux et nutrition)

Huile d'avocat (douceur et soin)

Huile de palme (crémeux)

Huile de ricin (mousse abondante)

+ soude et eau florale de lavande (surgras 3%)

Ajouts à la trace

Infusion de lavande

Eau florale de lavande (MyCosmetik)

Lait de chèvre (10%)

HV macadamia (nutrition toutes peaux)

pour un surgraissage total de 8%

Couleur:

Extrait de génipa (2%)

Synergie d'huiles essentielles:

Petit-grain

Lavandin

Lavande

Patchouli

13 juillet 2014

Chat ch'est bien alors!

Jazzy2 copieb

Ah oui, au fait... Gipsy aussi est devenue maman, je ne vous l'avais pas dit?

Ben voilà!! 'Sont mignons hein? Les petits nouveaux de la famille Soapacadabra! ^-^

Chacune a déjà son petit caractère: Jasmine la plus joueuse, Jeep la plus curieuse, Jazzy la plus dégourdie... Toutes les 3 sont très attachantes et très câlines!

Jasmine1 copieb

Je ne sais pas si vous vous y connaissez un peu en chat, mais en tout cas je peux vous dire que le Maine-Coon est un vraiment une race de matous formidable. Ce sont des "doux géants" (car ce sont les plus gros chats du monde) très affectueux, des "chat-chien" (pots de colle et très attachés à leur maître) au caractère particulièrement facile. Il devient vite la petite flamme de votre foyer... C'est un bonheur au quotidien! J'avais donc envie de partager ça avec vous...

Bloggueuse à chat un jour, bloggueuse à chats toujours!! 

Jeep1 copieb

7 juillet 2014

Calculer l'indice de saponification de votre beurre végétal fait-maison, fastoche ou bien?

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http://memesprit.fr

Il y a quelques temps de cela, je donnais une méthode pour synthétiser des "beurres" végétaux faits-maison, grâce à l'usage de l'acide stéarique et de l'alcool cétylique ().

Je cite:

Il est possible de préparer des "beurres" végétaux, avec l'huile de votre choix (olive, sésame, jojoba, amande...) en utilisant de l'acide stéarique et de l'alcool cétylique. L'acide stéarique permet surtout d'épaissir l'huile, tout en apportant un toucher très doux légèrement cireux, tandis que l'alcool cétylique donne un aspect plus onctueux (sinon l'acide stéarique tend à cristalliser un peu "en feuillets"), et un toucher plus riche, plus gras, mais apporte moins de dureté. En modulant les quantités d'huile, d'acide stéarique et d'alcool cétylique, il est donc possible de varier la texture, la consistance et le toucher du beurre obtenu.

Pour mémoire, l'acide stearique est un acide gras, naturellement présent dans de nombreux beurres et huiles végétaux (Karité, Cacao, Palme), qui s'utilise surtout comme facteur de consistance pour épaissir les préparations cosmétiques, enrichir et stabiliser les émulsions, durcir les baumes, mais aussi les savons.

C'est un acide gras saturé: il ne possède pas de liaison insaturée et reste donc sous une forme de solide mou à l'air libre et à température ambiante. (N.B: par opposition, les huiles végétales "liquides" à l'ambiante sont riches en acides gras insaturés. C'est pour cela qu'elles rancissent relativement plus vite que les beurres: les liaisons insaturées peuvent être oxydées par l'oxygène de l'air).

C'est à l'issue de cet article que Julia m'a posé une question très pertinente, pour laquelle j'ai pensé qu'il serait judicieux de détailler la réponse à l'aide d'un article (que j'espère) le plus complet possible: 

"Juste une question : je réalise souvent mes beurres avec 60% d'HV, 30% d'acide stéarique et 10% d'alcool cétylique mais je n'ai jamais osé les utiliser en saponification de peur que l'indice de saponification ne soit pas le même que pour les beurres achetés tels quels et que les dosages de soude soient faussés... Est ce justifié?"

Effectivement, et même si la différence n'est que peu significative, utiliser l'indice de saponification (IS) de l'huile végétale épaissie sous forme de beurre grâce à l'acide stéarique, ou encore l'indice de saponification d'un beurre acheté dans le commerce pour lequel la composition n'est pas clairement connue, peu fausser vos calculs pour la synthèse de vos savons.

Si vous utilisez une recette similaire à celle donnée par Julia (60% d'huile pour 30% d'acide stéarique et 10% d'alcool cétylique), vous pourrez vous astreindre à un rapide calcul pour que tout rentre dans l'ordre.

les-revisions-c-est-prise-de-tete

 Rapide j'ai dit!

Si vous vous contentez de prendre l'IS de l'huile végétale non modifiée, vous faites une légère erreur de calcul. Exemple pour l'amande et l'avocat:

Huile végétale d'amande = 13,209 / Beurre d'amande = 12,734 (différence de 4%)

Huile végétale d'avocat = 12,599 / Beurre d'avocat = 12,667 (différence de 1%)

Rien de bien méchant, vous en conviendrez. Même en saponifiant, pour peu que vous utilisiez un surgraissage suffisant, vous compenserez largement le manque (si manque il y a). Mais par souci du détail ou par effort de précision, voici la méthode pour formaliser vos calculs:

Indice de saponification (IS) du beurre végétal maison =

(0,6 x IS de l'huile végétale utilisée) + (0,3 x IS de l'acide stéarique)

(l'alcool cétylique utilisé est négligeable, son IS étant < 1,0 (mg de KOH / g)

Fastoche, me direz-vous, les indices de saponifications des huiles étant faciles à retrouver dans la littérature (sur Google, quoi).

Mais quid de l'IS de l'acide stéarique?

Déjà, il n'est pas superflu de redéfinir l'indice de saponification: c'est la masse de potasse (KOH) en mg nécessaire pour saponifier totalement les esters d'acides gras et neutraliser les acides gras non estérifiés dans 1g de matière grasse. Plus simplement: c'est la masse de potasse en mg qu'il vous faut pour saponifier totalement 1g de votre mélange huileux.

Pour rappel, un mélange huileux, ou même une simple huile végétale, est composé d'une multitude d'acides gras. Par exemple, la composition en acides gras de l'huile d'amande douce est plus ou moins la suivante (source Aroma-zone):

  • Acides gras essentiels poly-insaturés (AGPI ou AGE) ou vitamine F : acide linoléique (oméga 6) (23.94%)
  • Acides gras mono-insaturés (AGMI) : acide oléique (65.40%)
  • Acides gras saturés (AGS) : acide palmitique (7.05%), acide stéarique (2.47%)

Du coup, indice de saponification = spécifique à une huile végétale, donc à un mélange d'acides gras.

Quand on parle de l'acide stéarique seul, on va parler d'indice d'acide.

L'indice d'acide d'un lipide, c'est comme l'IS finalement: c'est la masse de potasse en mg nécessaire pour neutraliser l'acidité libre contenue dans 1g du corps gras. Plus simplement: c'est la masse de potasse en mg qu'il vous faut pour saponifier totalement 1g de l'acide gras.

Pour l'acide stéarique, il est compris entre 202 et 212 mg KOH / g (c'est une fourchette de valeurs, comme l'IS).

watermark

 ... tout problème a une solution!

Du coup, votre formule de calcul devient:

Indice de saponification (IS) du beurre végétal maison = (0,6 x IS de l'huile végétale utilisée) + (0,3 x 207), soit: 

IS beurre végétal maison = (0,6 x IS de l'huile végétale utilisée) + 62,1

(pour un mélange à 60% HV, 10% d'alcool cétylique et 30% acide stéarique)

Vous aurez constaté que j'ai pris la valeur moyenne de la fourchette pour déterminer l'indice d'acide de l'acide stéarique...

Attention: on parle ici d'indice de saponification pour une réaction à base de KOH (potasse)! Si c'est de la soude que vous utilisez, n'oubliez pas de faire une conversion en multipliant votre valeur par 0,713: vous aurez le nombre de mg de soude nécessaires pour saponifier 1g de votre beurre végétal fait-maison.

Ben voilà, à vous de jouer maintenant, quoi! (si vous n'avez pas trop mal au crâne...)

C'est quoi votre beurre-maison préféré, alors?

20 juin 2014

L'"Oranger" : savon douceur pour peaux sensibles à l'hydrolat de fleurs d'oranger et au lait d’ânesse...

ORANGER&LAIT4 copie

Avec tout ce qui m'arrive à titre personnel en ce moment (que ce soit Shani, les 3 petits chatons que Gipsy vient d'avoir - trop chous d'ailleurs, ou le boulot - passer aux 4/5ème mais en faire autant que d'habitude concentré sur 4 jours, avec une paye bien réduite par contre) j'ai l'impression de ne faire que courir, courir, courir...

J'apprends tout doucement à passer du statut "Wonder Woman" au titre de "Super Maman", quoi! ^-^

Faut s'y faire, mais ça vient vite... La preuve: je recommence à plancher sur mon projet de savonnerie pro et d'auto-entreprise. Si. 

J'ai toujours mes recettes bien au chaud, en attente de partir pour validation au centre anti-poison (ça fait peur rien que le mot, mais c'est le passage obligé!), et j'en teste de nouvelles pour essayer de clarifier au mieux le concept que j'ai envie de donner à "Soapacadabra!"...

La première des choses, c'est que mes savons seront aux laits. De chèvre, d'anesse, d'amande, crème ou lait de riz, végétaux ou animaux, mais aux laits. Les savons aux laits sont tellement doux, crémeux et nourrissants, ce serait vraiment dommage de na pas allier les bienfaits de la saponification à froid à leurs propriétés cosmétiques! Je veux des savons-soins agréables à utiliser, qui soient à eux seuls de vrais produits de beauté...

Ensuite, pas de colorants artificiels. Du naturel, du naturel, du naturel... Mais du naturel gai, hein!! C'est pas parce que mes savons ne seront pas jaune-fluo ou rose-vif qu'ils seront tristounets... Alors je teste, j'essaye toutes sortes d'éléments colorants (argiles, terres, extraits végétaux) pour voir ce que ça donne, à quel dosage, et dans quelle mesure j'obtiens ce que j'imagine être le plus joli pour le thème de mon savon...

Et bien sûr, je compose des fragrances 100% naturelles. Ben oui quoi, je ne m'embête pas à me priver de couleurs flashies et à utiliser des huiles végétales de première qualité pour tout foutre en l'air avec des fragrances artificielles, quand même! Alors oui, OK, je vais devoir faire une croix sur les savons aux parfums capiteux, bien lourds ou très fleuris, mais avec une bonne composition d'huiles essentielles on arrive à créer des harmonies olfactives remarquables également, pleines de finesse et de personnalité...

Pour finir (enfin, presque!), j'ai décidé de compléter les propriétés des huiles végétales et des laits que je vais utiliser en enrichissant mes formules d'eaux florales. En remplaçant avec ces dernières tout ou partie de l'eau de dissolution de la soude, voire en les rajoutant au savon après la trace, on obtient encore plus de douceur et on ajoute leurs propriétés cosmétiques tonifiantes aux bienfaits déjà nombreux du savon saponifié à froid. Une vraie barre de vitamines!

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Bref, le concept de ma savonnerie est posé: un thème végétal, un savon-hommage à la plante ou à la fleur. Reste à tester les dernières recettes, les ajuster et les tester à nouveau, pour trouver le juste dosage, les bons ingrédients, les mariages heureux...

Rien n'est évident, bien entendu, et le tatonnage est de rigueur pour harmoniser toutes les facettes de la recette.

Les couleurs, déjà rien que ça, ce n'est pas toujours facile!  Pour le premier savon que je vous présente ici, qui a pour thème l'Oranger, je cherchais par exemple un joli rouge-orange très doux, pour lequel utiliser des poudres comme le paprika ou le piment n'auraient pas fait l'affaire: je ne voulais aucun effet gommant (induit par les petites particules d'épices) ou odeur perturbatrice.

Du coup, quand "MyCosmetik" m'a proposé de tester certains de leurs extraits colorants, j'ai tout de suite été emballée. En tant que marque exclusivement dédiée à l'aromathérapie et aux produits naturels (huiles essentielles, végétales, hydrolats...), ça me paraissait tomber pile poil pour commencer à tester l'effet-couleur de certains extraits végétaux peu connus ou encore peu utilisés.

C'est ainsi que l'extrait de garance a attiré mon attention, et m'a paru tout indiqué pour l'"Oranger"... En plus, on attribue à la racine de garance des propriétés adoucissantes et astringentes, voire anti-oxydantes grâce aux nombreux flavonoïdes qu’elle contient. Parfait.

extrait-de-garance

 

J'en ai profité pour tester également leurs huiles essentielles: mandarine rouge (note de tête, très doux) et patchouli (comme note de fond / base fixatrice de parfum c'est parfait). L'harmonie olfactive devait faire voyager, une sieste sous un oranger en fleurs, sous le soleil déclinant d'une belle journée d'été (par exemple)... J'ai choisi de construire ma synergie autour de l'agrume, bien entendu, mais également de mettre en relief la facette fleurie, en incorporant à ma composition du petit-grain (la feuille de la fleur d'oranger) et du néroli (la fleur d'oranger). Vu le prix exorbitant de l'huile essentielle de la fleur, j'accentue sa présence avec une touche d'arôme alimentaire naturel, l'eau florale de MyCosmetik faisant le reste...

hydrolat-fleur-d-oranger

 

 Au final, c'est une fragrance construite comme un parfum: notes de tête, de fond et de coeur, qui va remonter les souvenirs d'une eau de cologne fraîche, le côté très doux et sucré du néroli en plus.

 "L'Oranger"

Savon douceur pour peaux sensibles, à l'eau florale de fleur d'oranger et au lait d'anesse

ORANGER&LAIT3 copie

Huile de coco (mousse abondante)

Huile d'olive (crémeux et nutrition)

Huile de macadamia (douceur et soin)

Huile de palme (crémeux)

Huile de ricin (mousse abondante)

+ soude et eau florale de fleur d'oranger (surgras 3%)

Ajouts à la trace: 

Eau florale de fleurs d'oranger

Arôme naturel de fleurs d'oranger

Lait d'anesse (30%) :  soin extrême pour peaux fragiles et semsibles.

Beurre de karité

pour un surgraissage total de 8%

Couleur:

Extrait de garance (2%)

Synergie d'huiles essentielles:

Petit-grain

Orange

Mandarine rouge 

Mandarine jaune

Benjoin

Patchouli

Néroli

Je voulais au départ un joli marbrage rouge-oranger sur fond de savon naturel (beige), j'ai donc utilisé une technique "in the pot" (couches alternées dans mon récipient de préparation, et versement dans le moule en une fois).

Cependant, c'était sans compter sur l'intense phase de gel induite par la présence à très fort dosage du lait d'anesse. Résultat: aucun marbrage n'est franchement visible, par contre le savon est d'aspect quelque peu translucide... C'est vraiment très joli!

Cette forte proportion de liquide rend également le séchage plus long: il faut bien compter 48H avant de pouvoir démouler le savon correctement.

Pour la couleur, je mettrais moins de garance la prochaine fois, car l'effet est intense: la pâte se colore en brun foncé (pas franchement rouge ni orange, mais je pense qu'à moindre dosage ça devrait le faire).

Pour ce qui est du verdict à l'utilisation: le top! (forcément): le lait et la phase de gel ont fait de ce savon une barre de douceur... Le crémeux est bien là, la mousse est fine et douce (je l'aurais peut-être aimé un peu plus exubérante, avec de grosses bulles... A voir après un temps de cure plus prononcé..?)

Quant au parfum, mission accomplie: une cologne fraîche et douce pour une peau de bébé! Yihaaa! ^-^

ORANGER&LAIT2 copie

Et vous, vous en pensez quoi?

(prochaine expérimentation: "La Lavande", savon-soin pour toutes peaux, à l'eau florale de lavande (vous l'aurez deviné...) et au lait de chèvre!

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