De la déco savonnesque et de la technique du "POT": entre "one pot" ou "in the pot", mon coeur balance...

Source: the Soap Bar
En ce moment, j’essaye d’étudier de plus près comment enjoliver les savons.
Il y a certes des méthodes de décoration qui me laissent rêveuse, voire carrément béate, tant l’inventivité, la créativité, le talent de leurs auteurs ne semble pas avoir de limites.
C’est notamment le cas d’une savonneuse japonaise que j’ai découverte via le site de Kafée, la talentueuse Hanabunta:


… et d’une savonneuse anglaise, « grumpy girl » qui, elle, m’a été révélée par le blog « the soap bar », que je ne me lasse pas de parcourir. (Ce blog ne m’a d'ailleurs pas encore révélé tous ses trésors savonnesques, des heures de bonheur en perspective, encore !)


Bref.
Je n’en suis pas encore là, hein. Loin, loin, loin de là...
Pour l’instant, je passe juste en revue ce qui est connu et peut être rapidement maîtrisé en terme de marbrures ou autres zigouigouis en tout genre.
Et c’est comme ça que j’ai tiqué sur la méthode « one pot ».
Du coup, j’avais envie de revenir un peu dessus et de clarifier certaines petites choses, vous me direz si j’ai bien tout suivi ou si j’ai hâtivement interprété (je dirai à Johnny de me fouetter ce soir – gnihihihi - si c’est le cas).

Hum. Alors.
Tantôt appelée « one pot », tantôt nommé « in the pot », je me suis rendue compte qu’on s’y mélangeait un peu dans tous ces pots différents.
Parce que finalement, les méthodes « one pot » et « in the pot » ne sont pas du tout les mêmes, loin de là !
Bien souvent, par abus de language (ou de termes, ou de ce que vous voulez) on parle indifféremment de « one pot » ou de « in the pot », pour désigner une seule et même méthode.
Or, les deux sont tout à fait différentes, et voici en quoi elles se distinguent.
La "One pot"
Celle que j’ai eu l’occasion de mettre en vidéo sur ce blog en fin de semaine dernière, à savoir la"One pot", consiste à verser, à même le récipient principal dans lequel repose la pâte à savon de base (en général sans colorant), de la pâte à savon colorée.
Mais attention ! Le geste demande une certaine précision et un protocole bien précis : on incorpore la (ou les) touche colorée aux quatre coins du récipient (nord/sud/est/ouest), puis on donne un tour de spatule dans le sens des aiguilles d’une montre, histoire de faire « tourbillonner » les couleurs.
La pâte est ensuite versée dans un moule rectangulaire, dans le sens de la largeur, lentement, en faisant des allers et retours si besoin est.
Je vous renvoie à l’excellente vidéo de Bathmistress qui reprend mon charabia pas très clair et vous permettra de visualiser tout ça, hein.
Bref.
Voilà ce que ça donne, au final :


Sources: Brambleberry et Soapqueen
La "In the Pot"
A contrario, la méthode « in the pot », même si elle intervient, elle aussi, dans le récipient de base avant de verser dans le moule la pâte à savons, est un peu plus précise et demande plus de patience.
Comme l’a bien expliqué Kafée dans son article là, il s’agit de verser, SUR la pâte à savon de base et très délicatement, de la pâte à savon colorée, de cette façon :


…en alternant les couleurs et prenant soin que la pâte colorée ne coule pas au fond du saladier (il vaut donc mieux pour cela utiliser une spatule, et faire glisser dessus la pâte à savon pour y aller mollo).
Il faut ensuite tout verser délicatement mais franchement dans un moule rectangulaire, dans le sens de la longueur cette fois, d’un coup.
Le résultat :


Source : Hanabunta
Chouette, hein ?
Mais rien à voir avec le marbrage du premier, vous me l’accorderez.
Les possibilités sont donc multiples, et les combinaisons de techniques infinies. Seule l'imagination donne ses limites à la savonnerie... Avec ou sans nom, chaque façon de verser la pâte à savon dans le moule, chaque tour de spatule, chaque touche de baguette chinoise rendra votre savon absolument unique...
Le savonnage a mille facettes, c’est ça qui le rend si ludique !
Pour finir, personnellement je trouve que les deux résultats sont très jolis ma foi. Je ne sais pas trop vers lequel irait ma préférence, si je devais choisir…
Et vous ?
Les insaponifiables, où comment sauver notre peau des ravages du temps (et y'en a besoin!)

L'efficacité des corps gras dans l'entretien de la peau n'est plus à démontrer. Avec l'évolution technologique, les soins qui utilisent leurs propriétés se sont largement diversifiés. Et l'industrie s'emploie à les développer sous forme parfois de molécules complexes et synthétiques.
Pour nous, cosméteuses en herbe accros au naturel, les corps gras d'origine végétale représentent la matière première la plus accessible pour tenter l'expérience de la cosmétologie "home made". Et en effet, les huiles végétales présentent des propriétés spécifiques intéressantes, liées en partie à la présence des insaponifiables comme facteurs de protection de la peau.

L'insaponifiable, c'est la partie non glycéridique d'une huile. Elle est représentée en très faible quantité (de 0.5 à 3%), et ne peut pas être saponifiée, d'où son nom. Elle sera ainsi retrouvée intégralement dans le savon, sans transformation ni dégradation aucune, et gardera toutes ses propriétés initiales.
Quand on parle d'"insaponifiable", on emploie un terme générique qui englobe beaucoup d'espèces différentes. On entend notamment par là:
- les caroténoïdes précurseurs de la vitamine A, dont le béta carotène,
- les tocophérols, dont la vitamine E,
- les stérols, molécules proches du cholestérol mais d'origine végétale, appelés phytostérols.
Ce sont des mélanges lipophiles, qui ont une action sur l'état du tissu conjonctif. Ils seraient hautement bénéfiques, et ainsi amélioreraient l'état des peaux sèches et très sèches (entre autres).
Ils sont notamment remarquables pour:
- l'amélioration de l'élasticité de la peau,
- la stimulation du métabolisme cellulaire,
- la restauration de la structure cutanée.
Et on sait oh combien les femmes prennent à coeur cette lutte féroce contre le vieillissement cutané... Combattre la perte de fermeté de la peau, éviter son dessèchement, ralentir la formation des rides, atténuer les rides établies...

Oui mais bon, y'a des limites quand même...
Les insaponifiables, ce sont alors les Zorros de nos pâtes d'oies (en gros).
Mais avec plein de couleurs de masques différentes.
Et des Zorros, y'en a pas beaucoup dans la rue (vous aurez remarqué le manque de vengeurs masqués dans les ruelles, de nos jours) (y'a davantage d'apprentis slameurs ou de jeunes gens à la mèche rebelle genre Justin Bieber) (pauvre d'eux de nous).


Oui, messieurs-dames, oui, vous l'aurez compris, les insaponifiables sont des mélanges complexes, généralement présents en faible dosage dans les matières grasses (moins de 1% dans les huiles non minérales).
On est mal, alors?

Meuh non, rassure-toi et arrête de stresser sur tes sillons nasogéniens rabougris.
Comme dans toute règle, il y a des exceptions: on peut parfois les retrouver en quantités non négligeables dans certains composants.
Ainsi, tandis que le beurre de karité non raffiné en contient jusqu'à 15%, la cire d'abeille et la cire de jojoba (appelée par abus de language "huile" de jojoba) battent tous les records, avec une proportion atteignant parfois les 50%!
(ouf, hein?)
Les insaponifiables n'entrant pas en compte lors de la réaction de saponification, il est donc plus qu'intéressant d'incorporer des produits pouvant en contenir en bonne proportion, afin de pourvoir un savon de propriétés bénéfiques, cosmétiquement parlant.

Le monde végétal peut donc apporter sa contribution dans la régénération cellulaire cutanée, dans la mesure où tous les corps gras naturels contiennent (plus ou moins) quelques fractions d'insaponifiables, qui freinent les altérations de la peau et les ravages du temps.
Et même si les huiles végétales ne sont en général pas très riches en insaponifiables (du moins pas autant qu'on le souhaiterait, exigeantes que nous sommes), certaines se distinguent toutefois davantage et peuvent tout de même tirer leur épingle du lot:
- Huile d'avocat: 1 - 12%
- huile d'arachide: 0.6 - 1%
- Huile de coton: 0.6 - 1.5%
- huile de coprah: 0.6 - 1.5%
- huile de soja: 0.5 - 1.5%
- beurre de cacao: 0.3 - 0.5%
- beurre de karité: 2 - 15%
- huile de ricin: 0.5 - 1%
- huile d'olive: 0.4 - 2%
- huile de palme: 0.5 - 1.2%
- huile de sésame: 0.5 - 2.3%
- huile de neem: 1 - 2.5%
- huile de jojoba: 38 - 52%
- huile de tournesol: 0.4 -1.4%
- huile d'argan: 0.3 - 1.1%
- huile d'onagre: 1.5 - 2%
- huile de bourrache: 2 - 3%
- huile de coco: 0.5 - 1.5%
- huile de germe de blé: 3 - 5%
Alors courrons vite saponifier avec les insaponifiables, c'est pour le bien de nos peaux de pêches (fraîches)!

Sinon y'a toujours Photoshop...
Les acides gras en détail - 3/ L'acide laurique

L'acide n-dodécanoïque ou acide laurique, est un acide gras saturé à chaîne moyenne puisqu'il contient 12 atomes de carbone sans aucune double liaison. Sa formule semi-développée est CH3(CH2)10COOH.
Pour rappel, les acides gras saturés se trouvent notamment dans les graisses animales (lait, fromage, beurre, viande, lard, etc.) mais aussi dans l'huile de coco et de palme. Ils ont tendance à être solide à température ambiante.
L’acide laurique se présente sous la forme industrielle d’un solide blanc pulvérulent avec une faible odeur d'huile de laurier. Il est, notamment, le principal acide gras de l'huile de coprah (huile du cocotier), et il est supposé avoir des propriétés antimicrobiennes.
On le retrouve aussi dans le lait de vache ainsi que dans le lait humain, en fortes proportions. Ses propriétés antimicrobiennes seraient d’ailleurs très importantes pour les nourrissons dont le système immunitaire n'est pas complètement développé…
Il est utilisé industriellement dans les émulsions cosmétiques, les savons et les shampooings pour en améliorer la texture, le pouvoir lavant et pour son action anti-microbienne.
Dans un savon, il apporte donc de la dureté, permet un nettoyage efficace et donne une belle mousse abondante.
C’est aussi un émulsifiant connu: il permet de réunir l'huile et l'eau dans une émulsion, permettant ainsi de profiter des propriétés combinées de ces deux éléments. Autrement dit, permettre une réhydratation (eau) sur le long terme (huile).
Bon, mais alors me direz-vous… Laurique… Laurier ?
Bingo, que je vous répondrai.
Le fruit du laurier est riche en huile (17 à 25 %), une huile qui est solide à température ordinaire, et qu’on appelle donc pour cette raison le beurre de laurier. Cette huile a comme principal constituant un corps gras en C12, celui-là même que l’on nommera… acide laurique ( !) à sa découverte.
D’ailleurs, l'huile végétale de baies de laurier est bien connue des savonniers : elle rentre en grande part dans la constitution du très célèbre savon d’Alep (avec sa copine l’huile d’olive). Ses propriétés antibactériennes en font un excellent savon pour les peaux à problèmes, en les apaisant et les désinfectant.

De plus, l'huile de baies de laurier a une action décongestionnante et antiparasitaire et est efficace contre l'eczéma, le psoriasis, les pellicules, les furoncles et les abcès, les inflammations cutanées. On peut lier l’acide laurique à ces propriétés.
Ainsi, si vous avez envie de bénéficier de toutes ses propriétés, ne vous privez pas d'utiliser les huiles végétales de coco, babassu, ou palmiste, dont il rentre, aussi, en grande proportion dans la composition!
Tuto en vidéo de la technique de marbrage "in the pot" (version 2)!
Pour bien commencer le week-end, encore un petit tuto, toujours sur la même technique 'in the pot", que Bathmistress nous propose sur youtube cette semaine!
Je suis en admiration devant sa machine de découpe du savon, à chaque fois que j'en vois une je suis comme une gosse devant Justin Bieber: je la veux je la veux je la veux (mais c'est pas possible) ;-)
Pffff....
Bonne fin de semaine à tous!
"Zébra Katmandou": marbrures bof-bofissimes mais une odeur de chocolat biscuité-patchouli à croquer!

Alors voilà. Emballée par les supers fragrances de chez Sensory Perfection "Butternut crush" et "Chocolate" (divines odeurs de beurre de cacahuète biscuité, et de chocolat chaud), j'ai eu envie en fin de semaine dernière de faire un savon gourmand, enrichi au miel et au beurre de cacao, avec aussi un peu de glycérine pour adoucir encore le tout...
Envie de marbrures en ce moment, aussi... Alors vu que je n'ai pas encore de micas ou autres oxydes colorés, j'ai tout misé sur mes colorants alimentaires liquides, que j'utilise habituellement pour mes macarons. Du rouge, du framboise, du bleu et du brun. Bien mal m'en a pris, dites! Ca bavouille, ça déborde, ça déteint, bref: c'est pas extraordinaire au niveau du résultat visuel!

Mon colorant bleu est tout simplement inexistant en surface, il est tombé au fond du moule (le coquinou), teintant le bas de mon savon en version fesses-de-schtroumph (bizarre quand on le retourne), et mon marron n'a pas trouvé mieux que de s'enfuir un peu partout, en accentuant le côté brun de la pâte à savon de base (mais ça, c'est pas grave, au contraire, je trouve ça joli).
Bref, je tire une conclusion constructive de cet essai mitigé, et dorénavant, c'est sûr, je ne lèserai plus mes macarons au profit de mes expériences savonnesques! Chacun ses propres colorants spécifiques, et pis c'est tout! ;-)
Zébra Katmandou
Huile de coco 100g
Huile de tournesol 100g
Huile d'olive 100g
Beurre de cacao 50g
Huile de sésame 50g
Huile de palme bio 100g
Soude et eau florale de verveine pour un surgraissage à 8%
A la trace: ajout de glycérine (5cuil à café) et de miel (10g)
Fragrances Butternut crush et Chocolate (sensory perfection): 12g au total
HE Gingembre 10 gouttes / Patchouli 10 gouttes / Benjoin 15 gouttes
Je dois dire par contre que l'odeur est vraiment très gourmande, c'est bien simple on en mangerait! A voir si elle tient bien après la cure, maintenant!
Mais son côté biscuit lacté au chocolat me plaît beaucoup! C'est bien simple: j'ai eu tout le mal du monde à empêcher Johnny-chéri de croquer dedans!
Meuh non, c'est du savooon!!!

Le fond de patchouli rend le parfum plus profond et subtil, je ne regrette pas d'en avoir ajouté un peu. Je ne sens pas beaucoup le gingembre par contre (pour l'instant?), et j'espère que le benjoin fixera bien les odeurs dans le temps!
Technique du marbrage "in the pot", en vidéo...
Voici un petit tutoriel sur la technique de marbrage "In the pot", avec un final marbré à la baguette chinoise, que j'ai trouvé très sympa et que j'ai eu envie de partager ici!
Vous le trouvez comment?
A essayer très bientôt en tout cas! (du moins, pour ma part!!) ;-)
Les triglycérides, mais kézaco que ces bestioles là???

Alors. Je sais, la chimie, c'était pas votre matière préférée à l'école. Cependant, si vous êtes passionnés de savons, vous n'allez pas pouvoir y couper!
Pour aller un peu plus loin que la simple cuisine chimique du savon, il est intéressant de développer quelque peu le principe même de la réaction qui va créer le savon: la saponification, et par là même les "protagonistes" qui entrent en jeu dans ce processus formidable qui nous fait mousser un max!
Ainsi, j'ai déjà commencé à vous parler un peu des acides gras. Cependant, c'est comme discuter deDon Corléone sans parler de la mafia (oui, bon, c'est la seule comparaison qui me vient en tête. Je devrais arrêter les séries de Canal+ moi!)
Ou de Suri Cruise sans parler de Tom (ça ne s'arrange pas).
Bref: pour pouvoir développer correctement sur les acides gras et ainsi expliquer dans quelle proportion ils peuvent avoir un effet sur les propriétés d'un savon, il faut commencer par présenter d'où ils viennent.
(Des huiles végétales)
Oui, bon. Mais dans quelles espèces chimiques des huiles végétales, alors?
(Hein? Hein?)
Ben, des triglycérides pardi!
Les triglycérides: pour commencer
La réaction de saponification peut s'écrire ainsi entre un ester et l'hydroxyde de sodium :
On passe alors d'un ester R-COO-R' au carboxylate de sodium R-COO– Na+et à l'alcool HO-R', qui forment le savon. C'est une hydrolyse basique de l'ester.
Leur formule chimique générale est:
CH2-O-CO-R1
|
CH-O-CO-R2
|
CH2-O-CO-R3
où R1, R2 et R3 sont des acides gras. Les trois acides gras ne sont pas nécessairement les mêmes.
Ainsi, le triglycéride est donc un ester! (CQFD)
On peut alors écrire:

La plupart des corps gras naturels sont constitués d'un mélange complexe de triglycérides, à cause de cela, ils fondent progressivement sur une large plage de température. Le beurre de cacao est atypique car il est constitué principalement d'un seul triglycéride (composé d'acidespalmitique, oléique et stéarique dans cet ordre) et a un point de fusion assez marqué (et donc le chocolat fond dans la bouche sans paraître graisseux).
Les triglycérides dans les corps gras
L'huile végétale est composée de triesters, formés à partir d'acides gras et de glycérol qui possède 3 fonctions alcool (la double-liaison sur la représentation semi-développée ci-dessous).
Ces triesters sont les triglycérides :
Comme il y a plusieurs acides gras mélangés dans les huiles, il existe un grand nombre de combinaisons de triglycérides. Ce sont de grosses molécules, à trois longues branches carbonées, d'où les propriétés hydrophobes et visqueuses des huiles.
On peut donc réécrire la réaction de saponification de façon un peu plus détaillée, maintenant que l'on connaît la formule du triglycéride! Hop:

Le triglycéride est une graisse (ex : huile végétale) qui est formée de trois acides gras (R-COOH) et d'une molécule de glycérol (C3H8O3). Le glycérol est lié aux acides gras.
Pour former du savon, le triglycéride est mélangé à l’eau. L’eau va briser les liaisons C-O pour former trois acides gras, et un glycérol.
C’est ensuite qu’on ajoute un alcali. Si l’on ajoute par exemple du NaOH, il se dissout dans l’eau pour former du NA+ + HO-. L’ion Na+ va alors réagir avec un acide gras pour former le savon : R-COONa.
Ainsi, pour faire du savon, on fait une saponification des triglycérides par une base forte. La réaction est donc : huile + alcali = savon + glycérine.

Ryu, l'espoir.

En fin de semaine dernière, Kafee avait initié le mouvement en créant un savon "solidaire", à la mémoire des victimes du tsunami au Japon, et j'ai trouvé cela vraiment très touchant. Ici, à quelques 10 000 km de ce pays, on a l'impression d'être des spectateurs impuissants. Alors si ce geste peut leur montrer que nous sommes de tout coeur avec eux, que nous compatissons à leur souffrance, je me lance sans hésiter une seconde.
Ce savon, je le voulais à la fois simple et pur, car c'est comme ça que je vois les japonais toujours souriants, solidaires et si accueillants, mais aussi tranchant et fort, comme leur culture et leurs traditions.

Le Japon traverse aujourd'hui une dure épreuve, dont il se relèvera, c'est certain, grâce à la détermination de son peuple dont la dignité n'est plus à prouver. L'eau qui entoure leur île s'est révélée être la responsable de leurs maux actuels. Réveil de la nature contre l'utopique toute puissance de l'homme, parfois vénal, qui ne la respecte plus? Révolte du dragon (relié à la mer et aux obstacles de la vie), et espoir de voir bientôt le soleil revenir dans les prières que lui adressent les bouddhiste du monde entier.
Ce savon, c'est Ryu, l'espoir. Blanc pur, mais aussi rouge-dragon comme les mèches d'oriflamme qui les représentent.
C'est vraiment pas grand chose, mais juste pour dire qu'on pense à eux.

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Ryu, l'espoir
200g d'huile de coco
200g d'huile de palme
100g d'huile d'olive
100g d'huile de colza
100g d'huile de tournesol
Soude et eau florale de verveine pour un surgraissage à 8%
A la trace: beurre de karité, glycérine
Fragrances "rice flower and shea" et "passion" (sensory perfection)
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Le dragon japonais porte le nom de ryū ou tatsu (龍 or 竜 ). Comme les autres dragons asiatiques, le dragon japonais est une créature serpentine apparentée au long chinois. Il est associé aux étendues d'eau, aux nuages ou au ciel. En premier lieu on les relie à la mer. Les dragons japonais ont tendance à être plus fins et à voler moins souvent que leurs pendants vietnamiens, coréens ou chinois, ce qui les font davantage passer pour apparentés aux serpents.



Retour et précisons utiles (ou pas) sur le savon de Marseille...

Alors, je tenais à faire une petite parenthèse sur ce fameux savon de Marseille, car vous êtes peut-être comme moi, à avoir longtemps pensé que ce savon était composé en grande partie d'huile d'olive, et était fabriqué à... Marseille, hein (sans blague?)... Ben que nenni les gars! On nous aurait menti?
En fait, il s'agit juste d'une composition d'huiles végétales à 72%, avec un procédé de fabrication en quatre étapes traditionnel et particulier. C'est cela qui est nécessaire pour obtenir l'appelation de "savon de Marseille".
Ce terme « savon de Marseille » n’est nullement une appellation d'origine contrôlée, il correspond seulement à une méthode de fabrication qui est approuvée depuis mars 2003 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ou DGCCRF, placée sous l'égide du ministère des finances.
Cette méthode est issue d'un code validé unilatéralement par l’Association française des industries de la détergence, de l'entretien et des produits d'hygiène industrielle ou AFISE. Ce code définit la méthode de fabrication, basée sur les quatre étapes historiques que sont l'empâtage/cuisson, le relargage de la glycérine, le lavage et la liquidation, afin d'assurer l'obtention d'une phase cristalline lisse à 63 % d’acides gras minimale.
Elle définit également des contraintes en matière de chargement de corps gras, exclut les huiles acides (exception faite des huiles de grignon d'olives). Elle admet le suif sous réserve d'une qualité conforme au règlement Européen CE 1774/2002 sur les dérivés animaux utilisables en cosmétique.
Enfin, ce « code du savon de Marseille » limite les additifs et exclut en particulier les tensio-actifs de synthèse. Les additifs utilisables doivent être conformes à la directive CE 76/768 relative à la mise sur le marché des produits cosmétiques, d'hygiène et de toilette. Ce code distingue une qualité dite savon de Marseille Brut, sans colorant, sans parfum, sans additifs. Il n'y a donc pas d'obligation de fabriquer un savon à Marseille pour qu'il puisse avoir l'appellation. L'appellation est liée à la méthode de saponification dit « marseillaise », mise au point grâce au procédé Leblanc de fabrication chimique de la soude caustique.
Ce code est très large et permet à une grande quantité de savons d'origines diverses de bénéficier de l'appellation Savon de Marseille.
Dans la région marseillaise, seules quatre savonneries continuent à fabriquer du savon comme il se fabriquait il y a trois siècles : la Compagnie du savon de Marseille, la savonnerie du Sérail, la savonnerie Marius Fabre et la savonnerie de la Licorne.
Beaucoup de sociétés se disent savonnerie ou revendiquent la notion Maître Savonnier. Ce ne sont en fait que des « conditionneurs » de savon. La base savon provient essentiellement d'Asie du Sud-Est et le travail consiste uniquement à colorer, parfumer et mouler cette base savon fabriquée selon un procédé moderne qui peut bénéficier de l'appellation Marseille selon le code de l'AFISE.
La Savonnerie de l'Atlantique (installée à Rezé, dans l'agglomération nantaise, produit depuis plus de 60 ans du savon, dont du savon de Marseille, selon le procédé historiquement reconnu (!). Nantes est également un site majeur de production de savon en France, avec plus de 30 savonneries qui ensemble emploient 300 personnes à temps plein.

Esthétiquement parlant, un savon de Marseille traditionnel se présente sous la forme d’un gros cube de 600 grammes, sur lequel est gravé « 72% d’huile » et le nom de la savonnerie.
Le savon artisanal dit à l’huile d’olive est aujourd'hui composé d’huile d’olive, d’huile de coprah et d’huile de palme. La couleur du savon à l’huile d’olive oscille entre le marron et le vert.
On trouve aussi du savon de Marseille blanc, composé d’huile d’arachide, d’huile de coprah et d’huile de palme. Donc sans huile d'olive...
Ah ben dis-donc...
Les acides gras en détail - 2/ L'acide oléique

Si on devait choisir le roi des acides gras monoinsaturés, ce serait bien celui-là!
Présent à plus ou moins grande proportion dans toutes les huiles animales ou végétales, par exemple dans l'huile de pépins de raisin (15 % à 20 %) ou le beurre de karité (40% à 60%), il est le composant principal de l'huile d'olive, dans laquelle onle retrouve à hauteur de 70%.
Il entre également en quantités non négligeables dans la composition des huiles d'avocat, de noisette et d'amande douce.
Autrement dit: il contribue à hydrater la peau, à la rendre souple et ferme!
L'acide oléique se révèle être un excellent régénérateur des cellules de la peau, hautement bénéfique pour retarder l'apparition des rides. Il tonifie l'épiderme à qui il redonne élasticité et tonus.
Allez, un peu de chimie compliquée, juste pour le plaisir:
L'acide oléique vient du latin oleum et veut dire huile. Sa formule chimique brute est C18H34O2
Semie-développée, cela donne: CH3(CH2)7CH=CH(CH2)7COOH
Son nom réel est acide cis-9-octadécénoïque, et son nom court de lipide est 18:1 cis-9.
Pour anecdote, la forme saturée de cet acide est l'acide stéarique.